La neige, le soleil, le ciel bleu : tout est réuni pour une magnifique journée de ski et de sensations extraordinaires. Mais voilà que l’histoire se gâte… Vous commencez à avoir mal aux pieds dans vos chaussures de ski et vous allez devoir raccourcir votre programme.

Si cette scène vous parle, c’est parce qu’environ 90% des personnes qui pratiquent ce sport d’hiver ressentent des douleurs dans leur chaussure de ski.

Origine des douleurs de pieds

La chaussure de ski est rigide. Mais le pied, lui, est composé de 26 os et 16 articulations. Cette configuration le rend “élastique” et il s’adapte donc plutôt bien aux chaussures qu’on lui fait porter.
Alors pourquoi avons-nous quand même mal dans nos chaussures de ski ?

La chaussure n’a pas la bonne taille

C'est le paramètre le plus important pour éviter les chaussures de ski qui font mal. Dans notre expérience, la majeure partie des douleurs aux pieds lors du ski viennent d'une taille de chaussure inadéquate.

Si vos chaussures sont trop grandes en longueur et/ou en largeur, votre pied “flotte” à l’intérieur. La rigidité de la chaussure et les mouvements fréquents liés à la pratique du ski vont entraîner des frottements répétitifs.

Ces derniers peuvent être source de vives douleurs, comme des ampoules ou des rougeurs.

De plus, votre talon risque de se soulever à l’intérieur de la chaussure. Votre stabilité peut être fragilisée, entraînant une fatigue musculaire précoce.

Vous aurez moins de contrôle sur vos skis également. Votre chaussure étant l’interface entre votre corps et vos skis, vous pourrez ressentir une sensation d’imprécision et de flottement.

Si au contraire vos chaussures sont trop petites, c’est le phénomène de compression qui va entraîner des douleurs. Dans la longueur de la chaussure, ce sont les orteils et le talon qui en pâtissent en premier.

Dans la largeur, ce sont le métatarse et les os saillants comme la malléole, et dans la hauteur, le cou de pied.

La chaussure n’a pas la bonne forme

La forme compte aussi beaucoup dans le niveau de confort des chaussures de ski.

La voûte plantaire : On distingue 3 formes de voûtes plantaires : le pied physiologique ou neutre, le pied plat et le pied creux.

C’est elle qui détermine la surface d’appui de votre pied au sol et son fonctionnement. Une chaussure qui n’est pas adaptée à votre voûte plantaire vous prive d’un appui stable, ou comprime votre pied. C’est ce qui provoque les douleurs de plante de pied dans les chaussures de ski.

Le volume du mollet : Il varie d’un individu à l’autre. Une hauteur ou un évasement de collier (partie montant sur le tibia) mal adaptée aura pour conséquence une compression et/ou des frottements plus élevés.

Étant donné que chaque morphologie adopte un fonctionnement qui lui est propre, une bonne connaissance de votre architecture podale vous aidera à opter pour des chaussures adaptées.

Douleurs aux pieds et chaussures de ski neuves

Une chaussure de ski est composée de deux parties principales : 

  1. Une coque plastique. Celle-ci ne bougera pas : elle est conçue pour rester rigide, année après année. En revanche, un "bootfitter" peut intervenir sur celle-ci et la déformer. 

    Par exemple, une personne avec un métatarse très fort (ou une excroissance) peut demander à un bootfitter d'élargir la coque de la chaussure pour obtenir plus de place à cet endroit et faire disparaître une douleur.

  2. Un chausson. Constitué de mousses de différentes textures et densités, celui-ci va s'affaisser avec le temps. Comme une chaussure, le fait de la porter va graduellement user les mousses. Cette usure est constituée de deux périodes :

    A) Le "formage" du chausson. Pendant les 10 premières sorties "environ". Le chausson de ski va s'adapter à la forme de votre pied. Ceci est d'autant plus vrai avec les chaussons thermoformables.

    B) L'usure. Une fois le chausson fait à votre pied, celui-ci va prendre un cycle d'usure normale. Comme des chaussures, un canapé, des sièges de voiture etc... Au fil du temps, les mousses vont se tasser, laisser plus de place au pied et apporter moins d'amorti.

    Cette usure est longue. Il ne faut pas compter sur l'usure normale des chaussures pour obtenir plus de place.

En somme, lorsque vous essayez une chaussure de ski neuve, il est acceptable de ressentir une sensation de "serrage" uniquement si celle-ci est légère et homogène. Cette douleur disparaîtra au bout de la période de "formage" évoquée plus haut. C'est la différence entre un chausson "neuf" et un chausson "formé" (voire "thermoformé") à votre pied.

En revanche, il n'est pas acceptable de ressentir une douleur vive ou localisée. Vous devez changer de modèle ou passer par la case "bootfitting" si vous ressentez ce type de douleur ! 

Solution aux douleurs de pieds lors de la pratique du ski

Avoir mal aux pieds dans ses chaussures de ski n’est pas une fatalité. Choix de matériel et d'accessoires avisés, réglages millimétrés… découvrez nos solutions pour éviter les douleurs aux pieds lors du ski.

Douleurs au niveau de la voûte plantaire

Comme nous l’avons vu plus haut, il existe trois types de voûtes plantaires. C’est cette partie qui nous permet d’être stable, que notre pied travaille dans la longueur, dans la largeur ou dans la flexion. Chaque type de pied apporte une surface d’appui plus ou moins grande. Si votre matériel n’est pas adapté, vous risquez fort d’avoir mal sous le pied dans vos chaussures de ski.

Le pied physiologique ou neutre : sa structure est plutôt étroite et sa charpente musculaire homogène. La voûte interne est bien formée, tonique et flexible.

Le pied plat : il est affaissé et sa charpente musculaire plutôt faible. Les muscles plantaires sont plus détendus et la voûte interne peu formée. Ces caractéristiques favorisent l’instabilité lors des appuis.

Le pied creux : il est rigide et offre peu de surface d’appui. Les muscles du pied sont en tension constante. Le cou de pied est haut et très rigide.

Quel que soit votre type de pied, l’important est d’augmenter au maximum la surface d’appui afin de soutenir et contrôler votre pied, tout en vous offrant plus de stabilité. Ces trois effets vous éviteront les douleurs de voûte plantaire à ski.

Le meilleur moyen d’obtenir ce résultat est de s’orienter vers des semelles, de préférence personnalisées et prescrites par un professionnel (du ski ou un podologue).

Elles seront le meilleur allié de votre confort en améliorant l’interface entre votre pied et la chaussure de ski, que votre pied soit neutre, plat ou cambré. Votre pied se décontracte, se fatigue moins vite, et vous aussi !

Douleur au niveau du cou-de-pied

Les gènes au niveau du cou-de-pied se caractérisent souvent par une douleur, un engourdissement ou une sensation de froid pouvant être ressenties jusqu’aux orteils.

Dans tous les cas, les douleurs au cou-de-pied dans les chaussures de ski sont principalement dues soit à la taille de la chaussure qui n’est pas adaptée, soit à un problème de serrage des boucles de réglages.

Dans un premier temps, il convient donc de vérifier que la taille des chaussures correspond à la taille de votre pied : si votre pied bouge beaucoup dans la chaussure et que vous devez compenser par un serrage important, c’est que votre chaussure est trop grande.

Si la taille de la chaussure est bonne, mais que cette zone souffre de douleurs, d’engourdissement et de fourmillements, voire de crampes, c’est qu’elle subit une compression circulatoire ou nerveuse.
Il faut donc trouver le réglage idéal en étant attentif à la pression exercée sur l’ensemble de votre pied au moment de la fermeture.

 

Mettre vos chaussures de ski avec le sourire : Voilà ce qu'on vous souhaite après la lecture de cet article. Ici William Cochet, qui porte nos GelProtech. 

Douleurs au niveau des orteils ou du métatarse

Si malgré les précautions précédentes vous ressentez toujours des douleurs aux orteils ou à l’extérieur du pied dans vos chaussures de ski, vous avez encore la possibilité d’ajuster un petit peu en choisissant des chaussettes et/ou des semelles plus ou moins épaisses.

Mais la solution idéale reste celle de porter des chaussures adaptées à la taille de votre pied, dans toutes ses dimensions : longueur, largeur et hauteur.

Des conseils génériques sur les chaussures de ski

Chaque pied est unique et il est impossible de faire une chaussure de ski qui s’adapte à chacun. Pour éviter le mal de pied dans les chaussures de ski, plusieurs critères sont à prendre en compte : votre pointure, la morphologie de votre pied et de votre mollet, le réglage des chaussures, mais aussi le type de chaussettes portées.

Prenez soin d’acheter des chaussures à la bonne taille

Vous l’aurez compris, la chaussure de ski, de par sa rigidité, ne pardonne aucun problème de taille. Il est donc important de bien mesurer ses pieds dans la longueur ET dans la largeur pour s'orienter vers la pointure qui nous correspond le mieux.

N’hésitez pas à faire appel à un professionnel pour vous aider : il aura à sa disposition toutes les connaissances et tous les outils nécessaires pour y parvenir.

Faites thermoformer vos chaussons et/ou vos chaussures

Malgré cela les douleurs persistent ? Alors le thermoformage peut être la solution à votre problème.
La plupart des modèles de chaussures de ski sont dotés d’un chausson amovible.

Là aussi, tournez-vous vers un professionnel du “bootfitting” qui, en chauffant les chaussons, pourra l’adapter à vos pieds, comme un moule ou une seconde peau. Cette technique permet également de créer du volume là où il y en a besoin, dans la limite du possible.

En dernier recours, la coque de la chaussure peut elle aussi être déformée sur les points de compression afin de parvenir à un confort optimal. Mais ce sont principalement les moniteurs de ski et les pratiquants assidus de ce sport qui se tournent vers cette dernière étape du bootfitting.

Effectuez un serrage homogène de vos chaussures

Le réglage de vos chaussures doit se faire en position debout, de manière à avoir une position et une inclinaison les plus proches de celles que vous avez en skiant.

Chaque boucle doit faire l’objet de votre attention.

La plupart des chaussures de ski sont maintenant équipées de crochets avec réglage micrométrique, permettant d'adapter parfaitement le serrage. Servez-vous en !

Veillez surtout à ce que la pression soit homogène sur l’ensemble du pied, et non compressive.
Ajustez le serrage tout au long de la journée

Écoutez-vous ! Le réglage de vos chaussures doit être évolutif, ajusté tout au long de la journée en fonction de vos sensations : votre pied va s’adapter à la chaussure, le chausson va peut-être se tasser un peu, les températures vont évoluer et modifier légèrement la rigidité de vos chaussures…

Autant d’éléments qui rendent indispensables l’adaptation du réglage de vos chaussures afin de ne pas laisser les douleurs s’installer.

Enfin, n’hésitez pas à délester vos pieds lors des remontées mécaniques, des pauses-café ou déjeuner en desserrant l’ensemble des crochets. Vos pieds vous diront merci !

Optez pour des chaussettes de qualité

Parfois le mal vient de là où l’on s’y attend le moins… Quand on ressent une douleur dans ses chaussures de ski, on a tout de suite tendance à jeter un regard accusateur sur ces gros brodequins en plastique qui nous obligent à marcher comme un robot…

Mais cela peut également venir de vos chaussettes !

La pratique du ski oblige à des mouvements répétitifs, entraînant des frottements entre le tissu de vos chaussettes et vos pieds. Les coutures et les bandes de maintien peuvent avoir un effet garrot, empêchant une circulation sanguine correcte.

Il est donc important de porter des chaussettes de qualité : il faut privilégier les chaussettes techniques car elles sont confectionnées avec des matières thermorégulatrices et respirantes. De plus, elles sont le plus souvent anatomiques, avec un pied gauche et un pied droit différenciés, ce qui est un critère non négligeable en termes de confort.

Le mieux est de vous orienter vers des chaussettes créées spécifiquement pour la pratique du ski. En effet, en plus de présenter ces deux caractéristiques, elles peuvent être dotées de zones renforcées pour minimiser les frottements et les compressions, de zones d’accroche pour maximiser les appuis, et même de technologies améliorant le retour veineux pour limiter l’effet “jambes lourdes”, et ainsi repousser la fatigue !

Choisissez bien l’épaisseur de vos chaussettes

Lorsque vous avez trouvé le modèle de chaussettes qui vous convient, vérifiez que leur épaisseur est cohérente avec votre paire de chaussure :
Des chaussettes trop épaisses entraînent des compressions, sans pour autant vous tenir plus chaud. De plus vous perdez en sensations.

Les chaussettes trop fines ne permettent pas de “combler les vides” entre vos pieds et vos chaussures, aggravant le phénomène de frottement.

N’hésitez donc pas à adapter l’épaisseur de vos chaussettes en fonction de vos sensations : plus fines si vous ressentez un engourdissement lié à une compression, plus épaisse si vos pieds ont tendance à “flotter” un peu dans vos chaussures. Bref, une bonne paire de chaussettes, autant qu’un matériel adapté, peut vous éviter d’avoir mal aux pieds dans vos chaussures de ski, et une fin anticipée de votre si belle journée sur les pistes !